- Laheedjah Tikidanke
The Harder They Fall - La claque western afro.

Gavée de force par ma Daronne qui s’injectait à mort les westerns de « La Dernière Séance » d’Eddie Mitchell du mercredi soir sur l’ancienne France 3 des 80’s, j’ai grandi dans l’idée supra formatée que les cow-boys étaient naturellement blancs, défenseurs de la veuve et l’orphelin contre les gros méchants indiens scalpeurs de jolies têtes blondes, et que les noirs (à défaut de jouer dans « Racines » ou faire les clowns), étaient surtout engagés pour des films d’horreur, dans lesquels ils attendraient pas les 10 premières minutes du film avant de se faire buter.
Hormis la bande à Trinita et le bleu azur de Terrence Hill dont je me délectais sans réfléchir en primaire, j’ai jamais aimé les westerns. Puis Kevin Costner a renversé la vapeur avec « Danse avec les Loups ».
Mais il a fallu que Tarantino débarque avec sa version trash 2.0 de « Django Unchained » (à l’origine incarné par l’italien Franco Nero) pour que je percute que, même sous couvert de fiction sanguinolente, tous les cowboys n’étaient pas blancs. Avant, pendant et même après l’esclavage (hommes comme femmes, précisons-le), il y a AUSSI eu des cowboys noirs.
Mais avec « The Harder They Fall » qui prend le parti de faire découvrir des personnages afro-américains authentiques du Far West à travers une histoire fictive, LES DÉS SONT CLAIREMENT JETÉS.
Servi par une scène d’ouverture coup de poing (clin d’œil à Michael Beach), un générique au graphisme péteur de rétine et un casting particulièrement insupportable (Delroy Lindo, Lakeith Stanfield, Jonathan Majors, Idris Elba et Régina King pour ne citer qu’eux), « The Harder They Fall » réunit les protagonistes noirs les plus emblématiques de cette période de l’histoire des Etats-Unis, pour agrémenter le récit d’un jeune cowboy - Nat Love, qui part à la recherche de son pire ennemi, Rufus Buck, pour se venger d’un crime commis jadis contre sa famille.
Si le synopsis ne se démarque pas par son originalité, c’est ici clairement par la beauté de sa mise en scène et de sa tournure scénaristique finale que « The Harder They Fall » fait la différence.
Car si on s’en prend plein les yeux avec cette atmosphère pop qui relève souvent de l’ambiance des Comics, on s’en prend plus que jamais AUSSI dans les feuilles, grâce à une bande-son aussi jubilatoire que furieusement panafricaine, dont Jeymes Samuel (producteur / réalisateur du film ET musicien) est à l’origine avec son frère Seal qu’on ne présente plus, et qui nous en lâche également une petite dans la bande originale (j’ai VRILLÉ quand ils m’ont lâché FELA KUTI dans les baffles).
Tous ces ingrédients lâchés dans le shaker (avec un hommage éclair à Chadwick Boseman si vous avez l’œil), Jeymes Samuel nous fait ici le cadeau quasi inestimable d’une pépite visuelle et auditive qu’on se rejouera sans peine dans un futur TRÈS PROCHE, seuls ou à plusieurs et branchée sur les enceintes, pour le simple plaisir d’assister au rétablissement de l’Histoire et de se voir - pour ma plus grande satisfaction – dépeints autrement qu’en esclaves sur un grand écran.
En un mot : RÉUSSITE.
Et pour finir (tu pigeras si tu l’as vu) : ON PEUT PAS NOUS LAISSER COMME ÇA.
Actuellement sur Netflix si ça vous parle.
Si la véritable histoire des personnages du film t’intéresse, c’est par ici :
https://www.facebook.com/Kpacart08/posts/10159955608386155