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  • Laheedjah Tikidanke

Suprêmes. Ou PAS.



Fan de la première heure d’NTM qui a concrètement fait son entrée dans ma vie avec « Le Monde de Demain », il m’a pourtant fallu, après l’annonce du choix des acteurs pour « Suprêmes », tomber sur l’affiche du film pour provoquer chez moi une réticence qui n’a jamais faibli.


Porté par Sandor Funtek (Kool Shen) et Theo Christine (JoeyStarr), « Suprêmes » raconte la genèse de l’un des premiers groupes de rap, si ce n’est l’un des plus emblématiques avec IAM, qui a explosé la scène musicale française au crépuscule des années 80.


Si le film (supervisé – à tort ou à raison – par les deux protagonistes) est honnête et fait la part belle à la complexité de la relation d’amour-haine entre les deux rappeurs, le reste du récit, plutôt cacophonique dans son ensemble, ne donne pas spécialement, pour un profane, l’envie d’apprendre à connaître et / ou apprécier ce groupe, qu’on décrit plutôt comme une bande de fouteurs de merde incontrôlables qui savent bien rapper.


Bien avant d’être le duo que l’on connaît, NTM était d’abord un consortium de personnalités multiples à l’origine de la création de ce groupe, mais qui semblent balayées et vite relégués au rang de sales gosses fanfarons gesticulants dans un brouhaha très vite insupportable, et qu’on espère rapidement voir écrémés pour laisser place au tandem Lopes / Morville qui soulage tout le monde.


Si Theo Christine rappelle avec une grande facilité le caractère insupportable de JoeyStarr, il n’atteint cependant pas l’objectif premier d’incarner son charisme. Car tout aussi légendairement imbuvable qu’est le personnage, on ne peut lui renier cet aspect capital de sa personnalité et Christine, ne serait-ce que dans la ressemblance physique ou plus que jamais vocale (pourtant primordiale dans sa marque de fabrique), n’y parvient pas. Et ça a forcément coincé chez moi.


Ce qui a coincé aussi, c’est cette concentration sur la vie personnelle de JoeyStarr, même si très bien interprétée pour le coup concernant la relation avec son père, mais qui occupe tellement l’espace qu’elle rend une fois de plus anecdotique celle de Kool Shen, l’effaçant une fois de plus pour le caler en arrière-plan permanent, comme si sa vie ne méritait pas un récit aussi nourri que celle de son acolyte.


Ça fait presque de « Suprêmes » un biopic sur JoeyStarr membre des NTM plutôt qu’un biopic sur NTM lui-même, avec en sus un final qui excite autant qu’il déçoit, quand on sait tout ce qui valait encore la peine d’être raconté sur ce « couple » volcanique, dans lequel « personne n’a voulu faire la meuf ».


À ce titre et c’est ce que je retiendrai de plus positif dans ce film, c’est l’interprétation de Sandor Funtek, qui m’a bien plus séduite que celle de Theo Christine (à qui je ne retire pas pour autant le talent), en soulignant par son jeu l’importance de la dissemblance un temps fédératrice entre Kool Shen, l’eau, et JoeyStarr, le feu, qui a fini par atomiser l'un au profit de l'autre.


En résumé et en dépit de la sincérité de l’œuvre, « Suprêmes » n’est pas le film que je montrerai à quelqu’un de réfractaire au rap ou ne connaissant pas NTM pour lui faire découvrir son histoire, au risque d’avoir encore moins l'envie d’en apprendre d'avantage sur eux après l’avoir vu.


On parle d’une série en chantier Arte / Netflix, donc J’ATTENDS.


Actuellement sur Canal si ça vous parle.


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