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  • Laheedjah Tikidanke

“Snowden” - La faiblesse de trop d'Oliver Stone


Après le très révoltant « W » sur l’ancien président Bush fils, je m’étais pratiquement juré de ne plus lâcher une pupille sur une quelconque filmographie future d’Oliver Stone à compter du bordel insupportable qu’il venait de me pondre, tellement l’intensité de sa flamme commençait dangereusement à décliner devant mes yeux.


Juste avant ce biopic étrange que je n’avais même pas réussi à détester, ce même Oliver Stone, dont j’avais religieusement subi les raclées visuelles tout mon adolescence durant, me rentrait déjà dans le mauvais sens du mur avec un « Alexandre » aussi kitchissime que totalement indigne de lui, indigne de sa patte cyanurée, de son irrévérence qui jusqu’ici faisait tellement le sel addictif de son art.


Avec la sortie de « Snowden », et quand même encore follement attachée à ce vieil Uncle Stone dont l’œuvre a joué un rôle déterminant dans mon amour pour le 7ème Art, j’étais un peu comme la fille donnant une énième chance à ce gars qu’elle finirait quand même par éconduire car consciente qu’il avait, depuis longtemps, cessé de la faire vibrer.


Mais c’est Stone, quoi, c’est le Homeboy qui t’a frappé la gueule à coups de poings avec « JFK » et « Tueurs Nés », passionnément fait découvrir « Les Doors », fait virer cabri hystérique avec « L’Enfer du Dimanche » ou tout simplement couchée par terre avec « Né un 4 Juillet » et bien d’autres encore, et comme le mec qui revient alors que t’y crois plus, t’y vas quand même, parce que tu sais de quoi il était capable AVANT.


Cet AVANT semble désormais définitivement bien loin, et « Snowden » en est, une fois de trop, un violent exemple. Violent dans le sens où, malgré une photographie et des prises de vue toujours aussi vertigineuses, Stone est devenu un GENTIL. Stone s’est salement calmé. Stone n’a plus envie de donner son avis, ni encore moins te le cracher à la gueule. Il ne fait que filmer, laisser réciter sans plus rien raconter derrière. Et ce même Stone, alors super fortiche pour m’intéresser à des sujets sur lesquels je ne me serais jamais penchée avant qu’il ne s’y colle, cette fois encore, n’est pas parvenu à nourrir mon intérêt.


Pourtant le sujet qui tue y était : la haute trahison. L’espionnage. L’Amérique prise à son propre piège et dont l’élève geek – Edward Snowden – se met à dépasser le maître au détriment de sa propre existence. On voulait des orties autour de la révélation, de la mise en scène de muh’fuck pour agrémenter le propos, une décoction de soufre et de poivre directement injectée dans la fosse nasale pour te monter directement au sinus et te déclencher une migraine de trois piges avant de redescendre. Rien de tout ça.


Académique jusqu’à l’os et transpirant de nulle part, de la part de n’importe qui d’autre, j’aurais dit « ouais ». Mais de Stone ? C’est tout simplement gênant. C’est Metallica qui se mettrait à la valse. Ou je sais pas moi. Marylin Manson en récital de croisière pour Seniors à Montego Bay. BREF : un téléfilm fait par un Monstre dont on regrette aujourd'hui le Sacré.


Autant je peux mater un bordel bavard et large de trois plombes comme JFK trois fois par semaine sur tout une vie, autant j’ai trouvé « Snowden » aussi piailleur que long et court à la fois et pour au final très peu, sans qu’à un seul instant, même une infime partie du film n’ait pu m’atteindre aux tripes. La faute peut-être à Joseph Gordon-Lewitt que j’ai trouvé aussi charismatique qu’une porte entrouverte, Nicholas Cage dont l’apparition m’a fait définitivement rendue nostalgique de la période « Sailor & Lula », ou encore – et ça doit être ça en fait – l’insolente platitude du scenario qui se penche plus allègrement sur la vie privée de Snowden et son état de santé qu’il ne fouille dans l’affaire elle-même, parsemée de quelques captures d’écran express de chat de réseaux sociaux choppés sur le web pour montrer au spectateur à quel point Oh My God « on-écoute-tout-ce-que-je-dis ».


Avec « Snowden » et surtout vu par Stone qui, à une époque, aurait pu me faire lâcher de la thune pour un biopic sulfureux sur la naissance douteuse du phénomène Teletubbies, je m’attendais à être captivée par un sujet qui de base ne m’intéressait même pas. C’est raté. On va donc déposer ça là.


Et souhaiter bonne bourre à l’Uncle Stone.


(Parce que cette fois c’est pour de vrai : j’y reviendrai pas)

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