Le Monde de Demain. ... TELLEMENT.

Projecteurs tout droit braqués sur la naissance du Hip-Hop en France, "Le Monde de Demain" (co-production Arte / Netflix) fait la part belle à la genèse de ce mouvement importé d'outre Atlantique à travers les histoires, personnelles comme artistiques, de DJ Dee Nasty, le tandem Kool Shen / Joey Starr, Détonateur S et la graffeuse et danseuse Lady V.

Portée par un casting rafraîchissant à l’interprétation aussi nature que sincère, la mini-série rend un hommage appuyé à la révolution culturelle alors sur le point d’exploser en France, par le biais d’un style musical – le Rap – auquel on ne donnait pas à l’époque une espérance de vie supérieure à 10 ans.

Près de 45 ans après et même s’il ne véhicule plus le même message ni n'est porté par la même rage, le Rap demeure pourtant toujours en place et pèse toujours aussi lourd dans l’histoire de la musique contemporaine.

En France, on doit cet essor à Ceux de la première heure, beatmakers et poètes de salle de bain et chambre de gosse, parmi lesquels quelques certains NTM, Assassins, Lionel D et autres IAM, dont "Le Monde de Demain" nous restitue chirurgicalement leur époque, qui se trouve - pas sans émotion - être aussi la nôtre.

Une mention toute particulière à Anthony Bajon (Kool Shen) et Melvin Boomer (JoeyStarr), dont la foi mise dans leur interprétation m'a VRAIMENT fait plaisir.

Une réussite totale à 10 000 kilomètres du "Suprêmes" d’Audrey Estrougo, qui laisse presque orphelin au dernier épisode, au point qu'on se surprend, gorge serrée, à sincèrement rêver d’une suite.

Parce qu’on peut juste PAS NOUS LAISSER COMME ÇA.

"Le Monde de Demain", sur Netflix, si ça vous parle.