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  • Laheedjah Tikidanke

Johnny par Johnny - L'inattendu



Au même titre qu’un Oliver Stone au meilleur de sa forme, Netflix a ce don imperturbable, de par la qualité de ses documentaires, pour t’intéresser à des sujets auxquels t’aurais jamais prêté ne serait-ce qu’un demi pourcentage d’attention en temps normal.


Au-delà du symbole de l’adulation sans bornes qui a souvent amené à réduire un artiste comme Johnny Hallyday au simple statut de chanteur de rock has-been pour beaufs, il suffit pourtant, tout comme Jackson ou Presley avant leur déchéance, de faire abstraction de ces clichés pour se recentrer sur l'artiste et se rappeler avant tout d’un Talent.


Je n’ai jamais été fan de Johnny Hallyday. Mais comme ce voisin qu’on a toujours croisé dans son immeuble et poliment salué depuis l'enfance dans l’ascenseur sans jamais fouiller derrière, on s’étonne de faire partie des personnes piquées par sa disparition en virant une larme traîtresse sur son visage le jour de ses funérailles, parce qu’on percute à quel point le gars a finalement toujours indirectement fait partie de son existence.


Fan ou pas de l’artiste, on a tous… voilà, même sans finir ma phrase.


Mais je vais quand même poursuivre : on a tous fredonné au moins une fois un son de Johnny Hallyday.


Portrait sans fioriture ni concession, ni abusivement hagiographique (sinon j’aurais stoppé), « Johnny par Johnny », fort d’un montage particulièrement réussi et agrémenté de témoignages presque exclusivement en voix off, nous replonge dans la genèse de la carrière d’un mec, cramant sa vie par les deux bouts, moqué pour son peu de culture et fils d’un père démissionnaire content d’être un gros connard, qui a puisé dans sa voix d'abord fluette pour en faire le rugissement d’un lion et muter en ultime bête de scène, qui a donné au centuple à son public l'amour qu'il n'a pas reçu de ceux qui l'ont vu naître.


Ce public qu’on a souvent jugé mais qui, de même que pour – encore une fois – quelqu’un comme Michael Jackson, s’est maintes fois identifié et retrouvé à travers les chansons d’un être, quels que furent ses travers, par lequel ils se sentaient avant tout COMPRIS, mais aussi parfois SAUVÉS .


Outre ses frasques, ses dérives, ses démons et sa solitude, Hallyday est avant tout l’illustration pure et dure d’une histoire d'amour aussi intemporelle qu'indestructible entre UN Artiste et SON public, au même titre que cet attachement quasi christique à s’en faire aimer et savoir se faire pardonner quand il a déçu.


Narrateur de sa propre histoire depuis l’au-delà, « Johnny par Johnny » est un documentaire aussi réussi et intransigeant que passionnant.


Aussi fan intestinal qu’on a pu l’être de quelqu’un comme Jackson, on regarde ce doc, et on respecte.


Parce qu’on COMPREND.


J’arrive pas à croire ce que je viens d’écrire, mais on en est là.


« Johnny par Johnny » : une totale réussite à voir ABSOLUMENT.


Actuellement sur Netflix si ça vous parle.


Et même si ça vous parle PAS.


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