- Laheedjah Tikidanke
(DIS) RESPECT.

Tu vois le teaser de « Respect », tu prends feu. Tu te dis que le combo Jennifer Hudson / Aretha Franklin ne peut que t’exploser à la gueule tellement le choix paraît naturel, surtout quand tu sais de quoi les deux sont capables, dès lors que tu leur tends un micro.
Puis tu vois le film.
Et là, tu déchantes. SALEMENT.
Pour faire court, Jennifer Hudson m’a 40 000 fois plus secouée dans « Dreamgirls » car suintant de l'Aretha Franklin par tous les pores de sa peau dans ce rôle, qu’en l’incarnant directement dans un biopic à son nom, sans la force de frappe vocale ni encore moins la présence de poids qu’on attendait d’elle.
Ici, Hudson est aussi timide que statique sur scène, sans jamais vraiment « transpirer » ni parvenir à transmettre l’héritage de Franklin qui était une lionne sur scène, et pour finalement nous livrer un film qui ronronne autant dans la narration (soporifique) que dans son jeu (étonnamment effacé).
Hudson, qui a le coffre que l’on connaît, n’a pourtant pas fait l’effort de se rapprocher du timbre de voix de Franklin, préférant vraisemblablement se contenter de faire du Jennifer Hudson, sans risque ni dépassement de ses propres capacités pour la faire revivre. Alors qu’il s’agissait peut-être ici du rôle de sa vie.
S’il s’était agit de ne faire qu’un film sur une chanteuse fictive du fin fond des Etats-Unis qui cherche à percer, j’aurais trouvé ça juste pas mal. Mais là on parle de Franklin, et c’est tout ce que je n’ai pas SENTI dans ce biopic, qui rame péniblement pendant 2h24 (qui m’en ont paru deux de plus) à tenter de se hisser à la hauteur d’un « Ray » ou d’un « Get on Up » sans jamais en atteindre un seul des deux à la cheville.
En dehors de l'excellent Marlon Wayans, je ne retiens personne.
C’était SON Moment. Elle l’a prodigieusement LOUPÉ.
Belle déception.