- Laheedjah Tikidanke
Clark - Chronique d'un salopard serein.

Quand les esprits sous coke de Martin Scorsese et Guy Ritchie se téléscopent dans un couloir sans lumière, ça donne « Clark ».
« Basé sur des faits et des mensonges » comme annoncé à chaque nouveau chapitre, la mini-série du metteur en scène de clips au service des plus grands, Jonas Åkerlund, déroule sur presque 40 ans la vie de Clark Olofsson, braqueur de banque suédois des années 70 à qui l’on doit l’appellation du « Syndrome de Stockholm », ce mécanisme psychologique développé par des otages lorsqu’ils se prennent d’affection pour leur ravisseur, au point parfois d’adhérer à leur cause (voir l’affaire Patty Hearst de 1974).
Débutant comme une farce intersidérale, souvent hilarante et aux tons aussi psychédéliques que totalement barrés dans la narration, « Clark » se colle à la multitude des facettes de la vie de ce bandit irrécupérable assumé, dont l’image de gentleman cambrioleur a fait de lui une star dans son pays, et dont le capital sympathie allait lui permettre de farder un égocentrisme que l’évolution de sa « carrière » allait avoir de plus en plus de mal à dissimuler.
Séduite dès les premières minutes de la bande annonce de cette mini-série suédoise, « Clark », dotée d’une bande son 70’s et d’une mise en scène absolument jouissives, est un melting pot quasi migraineux de sensations et d’ambiances, dont le décalage et la folie s’étiolent au fur et à mesure que l’aspect sombre du personnage prend le pouvoir.
Et c’est là tout le sel de la série, qui serait comme à l’image d’une relation au commencement de laquelle on est aveuglé par les artifices de l’autre, avant que la déception à la découverte de sa véritable nature nous submerge et le déboulonne de son piédestal.
Car au-delà de sa bogossitude et de son charme à toute épreuve, Clark Olofsson, sous les traits d’un Bill Skarsgård parfaitement monumental, nous ramène à la triste réalité qu’il est avant tout - et sans état d’âme - un escroc tout terrain, et pire encore avec ceux qui s’en sont crus aimés.
« Clark », un petit bijou de cinéma (pour adultes avertis) à voir ABSOLUMENT.
Actuellement sur Netflix si ça vous parle.