- Laheedjah Tikidanke
Affaire "Petite Sirène" et WhiteWashing : L'heure du RECADRAGE.

Je suis fatiguée de ces affaires de remakes, de « reboot » « héritages » et autres « origins » revisités à la sauce opposée pour parler de « progrès », histoire de faire les populations habituellement ostracisées se sentir soudainement validées par les grosses majors comme si c’était Dieu, pour se dire qu’elles comptent enfin dans le paysage audiovisuel.
Plutôt que de travailler à des créations originales dans lesquelles tout est absolument possible avec tout le monde et sans distinction, on préfère refaire l’existant sauce 2.0, en changeant les sexes et les origines pour cacher la vacuité du potentiel créatif des studios internationaux, qui n’ont plus envie de se casser le cul à faire bosser leur imagination qu'on rémunère pourtant à coups de millions.
En cela et concernant l’histoire de la Petite Sirène de Disney, je comprends pas l’intérêt du live action avec une actrice noire, quand on sait que ce ne sont pas les divinités africaines et bien plus anciennes que votre rouquine fragile et ses poiskaï douteux à côté qui manquent, si on tenait VRAIMENT à faire connaître la légende d’une sirène à la peau noire.
On va être clair : j’ai pas besoin que Disney me valide pour me sentir exister dans le monde.
Mais il y a une différence entre ne pas être d’accord en poursuivant tranquillement son chemin de vie, et exprimer une colère qui vire en fiel purulent, au point de ressusciter une hypocrisie historique aussi clinique qu’un racisme bien baveux qui, jusqu’ici, n'osait pas dire son nom.
Et c’est face à ce racisme de plus en plus criard et assumé qu’il serait temps de remettre les pendules à l’heure, en priant religieusement les gueulards aux couches pleines d'aller taper du cul par terre avec leur hochet deux mille années lumières plus loin.
Pour ce qui est du remplacement par des non-blancs ; SPOILER : ça fait bien plus de 300 piges que VOUS faites ça, à commencer par les Blackfaces qui ont vu le jour au 18ème siècle, et en poursuivant au fil des siècles suivants sous d'autres formes pour d'autres communautés, censurant ainsi à l'écran la visibilité de tout ce qui n’était pas blanc (Indiens d'Amérique, Asiatiques, Latinos, Arabes, Perses, Afros et bien d’autres au compteur) et vous réapproprier des personnages, fictifs et / ou historiques, pour réécrire une histoire à l'origine de laquelle il vous PIQUE de ne pas avoir été associés.
Quand VOUS le faites, c’est normal et bienveillant. Dans le sens inverse, c’est WOKE.
La politique du « faites ce que je dis, pas ce que je fais » atteint ses limites ICI, et il va vous falloir trouver un autre motif de merde pour occuper vos 15 prochains jours d’existence terrestre à poster de la merde sur vos phones pour vous sentir importants, histoire de vous plaindre d’être à votre tour tellement victimes d’un blanchiment inversé, que VOUS-MÊME infligez depuis la nuit des temps à quiconque ne rentre pas dans votre CADRE.
Souffrez de ce retour de bâton bien ancré dans vos parois (même si je le partage pas), et prenez bien le temps de regarder votre hypocrisie d'explorateur obscur dans les yeux avant d’aller chialer dans les jupons de vos daronnes colonialistes, sous prétexte que l’industrie du cinéma retourne vos propres armes CONTRE VOUS, qui vous cachez derrière des anglicismes de merde pour dénoncer tout ce qui vous rappelle que vous n’êtes pas la couleur PAR DÉFAUT sur Terre.
Et j’emmerde les « oui mais tu comprends » / « non mais c’est pas pareil » programmés à l’avance au fond de vos gorges qui demandent qu’à se faire râcler : RAVALEZ-LES PRODIGIEUSEMENT POUR LE BIEN DE L’HUMANITÉ à commencer par la Mienne, parce que ça marchera PAS ICI, ENCORE MOINS AVEC MOI.
Pour finir et à qui se reconnaîtra : On veut pas de toi ? Prends acte, essuie tes larmes, respire un bon coup, bombe le torse et BOSSE DE TON CÔTÉ. Tu sauras à qui ouvrir une fois le posse de vautours universalistes à ta porte.
Ma position te plaît pas ? PRENDS UN TICKET ET FAIS LA QUEUE.
Place maintenant à votre HYPOCRISIE en PHOTOS et LÉGENDES CI-JOINTS.
DE RIEN.

Blackface, 1900
Exemple d’affiche du « minstrel show » (ancêtre de ce qu’on appelle aujourd’hui un vaudeville) de William H. West, à une période où il était de coutume de se grimer en noir pour amuser le public blanc, en se dessinant une bouche rouge protubérante pour accentuer l’aspect charnu des lèvres des personnes afros et les faire passer pour des ivrognes bouffeurs de pastèques et voleurs de poules. Cette coutume semble avoir vu le jour en 1763, où le comédien britannique Lewis Hallam Jr avait joué le rôle de « Mungo » dans la pièce de théâtre « The Padlock »

L'autre Dumas, 2010
Gérard Depardieu dans le rôle de l’écrivain Alexandre Dumas, auteur métis aux cheveux crépus et aux traits dits "négroïdes", originaire de Saint-Domingue

Prince of Persia, 2010
Jake Gyllenhaal et le reste du casting principal jouent le rôle de personnages perses (Iran)

Hunger Games, 2012
Jennifer Lawrence joue le rôle de Katniss, personnage décrit dans le livre comme ayant « le teint olive et les cheveux noirs », tels que sont souvent décrits les personnages à la peau foncée dans la littérature anglo-saxonne et dont le film est tiré

Naomi Osaka
Joueuse de tennis afro-asiatique blanchie pour une pub de son sponsor pour répondre aux standards de beauté japonais

Spawn, 1997
L'acteur blanc D.B. Sweeney joue le rôle de Terry Fitzgerald, personnage noir dans le comic

Le Fils du Cheik, 1926
Rudolph Valentino dans le rôle d’un cheik, personnage arabe

Le Conquérant, 1956
John Wayne grimé en Mongol pour jouer le rôle du conquérant Gengis Khan

Un Cœur Invaincu, 2007
Angelina Jolie joue le rôle de Mariane Pearl, une journaliste afro-cubaine ayant perdu son mari au cours d’une enquête au Pakistan par le Wall Street Journal

Exodus: Gods and Kings, 2014
L’histoire des deux princes d'Égypte, Ramsès et Moïse, film dans lequel tous les personnages égyptiens sont joués par des acteurs blancs. Devant la polémique, Ridley Scott a déclaré qu'il avait opté pour un casting principalement blanc car un film réalisé par un « Mohammad untel » n’aurait pas été financé.
Ironiquement, tous les figurants jouant les rôles d'esclaves sont noirs / orientaux.

Noé, 2014
Casting entièrement blanc pour le récit biblique du déluge de l’humanité, censé se dérouler au Moyen Orient

Cléopâtre, 1963
Liz Taylor y incarne le rôle de Cléopâtre, reine d’Egypte
Le Président égyptien Nasser, la déclara persona non grata et interdit la sortie du film dans son pays

Stuck, 2008
Mena Suvari, aux tresses collées, dans un film s'inspirant de l'histoire de l’afro américaine Chante Jawan Mallard, condamnée pour le meurtre d’une personne sans abri.

La Petite Maison de Thé, 1957
Marlon Brando grimé en japonais pour jouer le rôle de Sakini

Dragonball Evolution, 2009
Justin Chatwin joue le rôle de Goku, personnage principal du manga japonais dont est tiré le film

Othello, 1965
Laurence Olivier, grimé en blackface, joue le rôle d'Othello dit « Maure de Venise », personnage noir écrit par William Shakespeare vers 1603

Ghost in The Shell, 2017
Scarlett Johansson joue le rôle de Motoko Kusanagi, dans le manga japonais dont est tiré le film. On minimisera la polémique à sa sortie au motif que le personnage est un cyborg, donc irréel

Breakfast at Tiffany's, 1961
Mickey Rooney joue le rôle (particulièrement caricatural) de Monsieur Yunioshi, voisin japonais du personnage joué par Audrey Hepburn dans le film.

Madame Butterfly, 1915
Mary Pickford dans le rôle de « Madame Butterfly »

The Hatchet Man, 1932
Edward G Robinson, acteur d’origine roumaine (également vu dans les 10 Commandements de Cecil B DeMille), y incarne le rôle d’un personnage asiatique

Les Dix Commandements, 1956
A l'instar de la plupart des films bibliques, l'un des plus notables est celui de Cecil B DeMille dans lequel, encore une fois, le casting principal censé représenter les peuples hébreux et d'Egypte sont incarnés par des blancs et les esclaves noirs et orientaux. Rien que l'épouse de Moïse, Sephora (ou autrement Tsippora), qui en réalité était une femme noire.
Je vous laisse apprécier le reste de la distribution.

Dragon Seed, 1944
Katharine Hepburn, dont les yeux ont été plissés à l’aide de morceaux de scotch pour jouer le personnage asiatique Jade Tan

Mami Wata - Sirène de la mythologie africaine
https://www.nofi.media/2022/01/mami-wata/77818