- Laheedjah Tikidanke
Aldrick, Histoire de... SORTIR DU RANG ;-).

Ok donc j'aurais pu commencer ma chronique en mode "on va parler d'un p'tit gars qui débarque de son Kansas natal avec tout plein de talents sous le bras" avec une ambiance radio locale pour présenter Aldrick ou quoi... BAH NAN.
Pour parler d'Aldrick, j'ai surtout envie de parler d'un p'tit gars (euphémisme) bien barré qui débarque dans mon champ de vision avec sa bonne bouille insupportable (l’association des mots est volontairement violente), et qui se ramène avec son CD fort en vibe sous l'aisselle gauche, mais surtout balèse en anti-conformisme auditif !
Car quand on connaît Aldrick, musicos Afro (et qui se l'est coupé, l'Afro) qui a déjà fait ses preuves sur scène comme à l'indémontable Bizz Art (voir vidéo), on sait, à l'écoute de son opus, qu'on va goûter de façon assez originale à cet univers qui lui appartient.
Tout simplement parce qu'Aldrick ne se contente pas de faire du "AREN'BI" français. Aldrick fait du "ALDRICK". Tout court.
Accompagné d'une sacrée belle brochette de musiciens au talent bien ancré dans mes feuilles (merci pour ces orchestrations qui dézinguent), Aldrick a l'oreille fine et la culture musicale suffisamment solide pour oser nous en faire goûter à toutes les sauces sur sa grande table de blind test sonore.
Mais le génie de cette bonne bouille insupportable (ouais ouais, je répète) réside surtout dans l'attachement qu'il a à parler du quotidien à travers ses sons, ce qui change des ambiances exclusivement "Mista Lova Lova" qu'on pourrait retrouver ailleurs où les chanteurs sont en souffrance à la recherche de la meuf perdue sur 15 titres interminables (à part le bonus en mode caché, t'sais)...
Ici, Aldrick peut parler de sa meuf qui lui tape sur les nerfs sur fond de Nu Soul ultra Jazzy ("Franchement tu m'énerves"), en recadrer une autre qui se prend pour une Funky Diva juste parce qu'on lui lance un regard poli en soirée ("Tu me plais ?!?" - DAMN ; rien que le titre est traître), rendre hommage aux Siens sur fond de Blues ("Y'en n'a qu'une"), poser ses testos sur la table en osant jusqu'à reprendre du Françoise Hardy en presque Gospel (nan mais si), voire aller jusqu'à chalouper sur un Zouk néo génération pour entraîner une Lady sur la piste (nan mais MEC) !!
Donc tu te prends l'opus d'Aldrick dans les parois, et en fait, tu te rends compte que chaque son est comme une porte d'entrée qu'il t'ouvre dans un appartement qu'il serait en train de te faire visiter. Ce qui implique que chaque pièce, même différente de chaque autre, fait incontestablement partie intègre de son univers, ce sympa petit appart' tout en espace et luminosité qui est finalement le SIEN. Ce que j'appelle une jolie façon de sortir du rang : sauter d'un courant musical à un autre tout en restant fidèle à LUI-MÊME. Voilà l'intérieur d'Aldrick.
Et ce qu'Aldrick est à l'intérieur sous ses coiffures taillées au cutter (nan mais mec, mais t'as juste COUPÉ ton Afro quoi, DAMN), c'est un BON BOUG au verbe aussi tranquillement barré que sa quête d'amour de l'Autre est quasi permanente à travers ses notes (même quand il envoie chier).
Dans tout ce florilège de musicalité teintée de dérision bien marquée (oui Aldrick aime s'auto-clasher entre deux sessions Nu Soul), j'aurai un penchant supra définitif pour son "Délirélude", délirant petit interlude que j'aurais adoré voir durer plus longtemps tellement c'est planant (en même temps on parle d'interlude, CONNE), et à travers lequel ce petit hommage à l'Afrique parle forcément à mes tripes ;-) (hein, Aldrick... NAN MAIS SI).
Mais là où la magie opère passionnément à travers mes feuilles, ça restera toujours pour ce magnifique "JE T'AIME", titre à travers lequel je pense que tout est dit pour celle à qui il a décidé de donner son cœur (et le reste du pack) ; l'une des plus belles déclarations qui puisse sortir de la bouche d'un clown introverti, qui se cache derrière des pitreries pour protéger la force de ce qu'il ressent et ne dit pas toujours au quotidien... Bravo, mec. Sur ce coup-là, tu sauras sérieusement faire chavirer les cœurs aux alentours d'un certain 14 février – je me rappelle plus son nom de scène.
Bref. Tout ceci pour dire que j'ai aimé ce que j'ai entendu... Donc forcément, je fais TOURNER... Alors prêtez l'oreille les Bouilles...
Merci Mec et je t'attends au tournant (rire sadique).
WOW-WOW-WOW - PS : Je te dédie "One Shine" des Roots... Ce que ça m'évoque quand j'entends ton « Bodytalk » ;-)
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Aldrick au Bizz Art... <3...
http://www.youtube.com/watch?v=Nh9e724hZw8
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