- Laheedjah Tikidanke
Bataille à Seattle - Ou l'art du Militantisme INTESTINAL.

Le genre de film que je m'injecte à haute dose.
Bataille à Seattle évoque les vives échauffourées générées à Seattle par les manifestations anti-OMC de 1999, le traitement partial des médias et celui des manifestants infligé par la police.
On se retrouve plongé au cœur même des revendications, des motivations, de la conviction, la colère et surtout l'obstination de ces hommes et femmes dont les combats sont réels, et se révèlent bien plus profondes qu'un simple poing levé, des banderoles, un porte-voix et des slogans bien sentis ; il s'agit ici de rendre hommage à ceux dont la lutte pour un monde plus respectueux du droit humain est un sacerdoce, une hygiène de vie, une mission humaine, une détermination à changer le monde qui dépasse le verbe. Ici, il s'agit d'action, de long terme, et d'interdiction expresse au découragement, sous peine de contribuer par sa passivité à la mise à mort accélérée de notre univers.
Bataille à Seattle est tout simplement nécessaire, recommandé, inévitable. En le regardant, la passion monte, l'admiration prend de l'ampleur. On jubile en constatant que l'Homme n'est jamais totalement endormi, est encore rebelle, frisse volontiers parfois l'anarchie, et sait se fédérer à ses semblables pour EXIGER le droit d'AVOIR et ÊTRE.
Les scènes de violences policières sont ici suffisamment explicites pour ne pas avoir à en débattre à travers ces lignes (on dira que tu sais déjà). Celles des manifestations sont purement jubilatoires, violentes, entrecoupées d'images d'archives qui en disent long sur la DETERMINATION qui les a animées ; on s'en veut presque de rester là assis sur son divan et pester contre les news en boucle sur le câble dès qu'elles nous révoltent. On les envie d'être VIVANTS.
Un casting de diamant (André Benjamin, Charlize Theron, Ray Liotta, Isaac de Bankholé, Woody Harrelson...), une prestation bouillonnante, subtile et sonnant diablement juste. Un lot d'étoiles en or non seulement pour le film, mais aussi un bonus en lingot pur pour le générique de fin (j'ai kiffé le graphisme) sur fond de résumé des temps forts des rencontres de l'OMC après les événements de Seattle, jusqu'en 2007.
Pour tout novice concernant l'OMC, à souligner la très juste réplique d'André Benjamin à ce propos :
"Il y a une semaine encore, personne ne savait ce qu'était l'OMC... Ils n'en savent pas plus aujourdhui... mais ils savent que ce n'est pas bien !"
La bataille continue... DAMN QU'ON AIMERAIT EN ÊTRE.
QUANT A BENJAMIN ANDRÉ LA !!!!!
... TRAQUE INTERPLANÉTAIRE J'VEUX PAS L'SAVOIR (ah ouais nan mais j'rigole plus là attends...) !!!!!!!!!!!!!!