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  • Laheedjah Tikidanke

Mesrine, L'Instinct de Mort


... En un mot : SUPERBE. En dehors des joyaux cinématographiques de la veine des Jean-Pierre Bacry et Agnès Jaoui qui dressent des satyres les plus délicieusement acides du français moyen, c’est aussi ce cinéma-là que j’aime. Ce genre de polar de chez polar sauce 70’s à la française, animé par des Monstres de la trempe de Vincent Cassel, acteur tout terrain, qui vogue d’un film à l’autre, d’une atmosphère à une autre, qu’elle soit de banlieue ("La Haine"), relate une légende ("Le pacte des Loups"), un fait divers insoutenable ("Irréversible"), une association de malfaiteurs improbable ("Sur Mes Lèvres") ou un personnage historique ("Jeanne d’Arc"). Gueule hors pair, portrait de son daron (qui doit être fier là où il est ), bombe à retardement permanente, sourire étonnamment carnassier au phrasé saccadé et sanguin de premier rang, Cassel est tout simplement énorme. Je n’avais pas spécialement besoin de "Mesrine" pour m’interroger sur le potentiel de ce gars qui, pour moi, a largement fait ses preuves il y a maintenant plus d’une décennie. Voir Cassel dans la peau d’un personnage aussi charismatique que détestable, aussi haut en couleur que sombre, aussi populaire qu’infréquentable, aussi adulé que physiquement commun qu’était le vrai Mesrine était pour moi plus une évidence qu’un test. Je devais voir ça. J’ai vu. Et je n’ai pas été déçue. Basé sur sa propre biographie, on ne lui épargne rien, donc rien non plus au spectateur qu’on déroute volontiers, surtout s’il vient dans l’idée d’un biopic sirupeux ajoutant à la légende d’un Robin des Bois urbain à la mégalomanie constante. On se sent comme l’oisillon le bec béant à attendre sa pitance, et on nous la retire à deux doigts de l’ingestion. On l’admire aussi fort qu'on le hait la seconde d’après. C’en est presque insupportable. On a envie de se dire qu’il y avait du bon chez ce mec, qu’il ne peut susciter autant d’admiration pour rien, autant qu’un Tony Montana qui, tout comme lui, était tout sauf un type bien. Mais on tend à s’accrocher aux parcours les plus sales pour ériger les bad guyz en héros - tout ce qu’ils ne sont pas, mais qu’on s’acharne quand même à vénérer. Le film de JF Richet s’emploie à démonter ce mythe. Il n’y parvient qu’aux trois-quarts. La faute sans doute à Cassel, qui malgré la perfection de son jeu, fait autre chose que se mettre dans la peau de l’individu, en y ajoutant sa propre humanité. On reste cependant pantois devant le torrent de contradictions, d’humanité épisodique et de violence gratuite qu’était Mesrine. Véritable valse visuelle, plans séquences façon « storyboard » empruntés aux adaptations Marvel, reconstitution ahurissante du Paris des années 60-70’s (mention spéciale pour le Clignancourt d’époque et les emplacements Vélib impeccablement gommés par ordi ), mise en scène dynamique, distribution parfaite (surtout Cécile de France, que je mate d’un peu plus près depuis le – TRES GENIALEMENT GORE – "Haute Tension"), prestation colorée, et un Vincent Cassel palpitant en diable. Ca durerait 5 heures sans entracte et interdiction de sortir sous peine d’électrocution que j’y serais encore. Ce film aura le public qu’il mérite (les files d’attente kilométriques en témoignent déjà ). Juste une petite remarque. Le « S » de Mesrine en rouge sur certaines affiches de promo pour le rendre phonétiquement muet n’aura pas servi à grand-chose. On continuera quand même à dire "Messsrine" . Par ailleurs, un premier (et bon) film avait été fait sur Mesrine dans les années 80, mais n'avait pas rencontré de succès.

Dernier petit ajout : la 1ère partie actuellement en salle est en fait la 2ème du tournage. Cassel, qui avait pris 20 kgs pour ce rôle, a tourné le premier volet en dernier, une fois avoir repris son poids normal . A dans 3 semaines pour la seconde partie. Pas besoin de vous dire que j’y serai, vous savez déjà ;-) .

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